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Aux institutions sportives. A Kylian.

De Yohann à Pauline, de Clément à Melvine, de Bakary à Sophia.


Depuis 2015, nous avons collaboré avec plus de 80 athlètes de haut niveau, sur des questions de valorisation de l’expérience et de transposition de savoir.

De ces coopérations ont émergé plusieurs observations. Il nous apparaît ici important de faire un focus sur la question de l’identité pour un sportif de haut niveau.


Être athlète de haut niveau suppose d’assumer les nombreuses contraintes d’un métier singulier, entre reconnaissance par une communauté de sa valeur et nomadisme permanent (stages, mises au vert, compétitions nationales et internationales, tournées dans l’autre hémisphère) sacrifiant bien souvent les relations familiales, amicales, affectives.


Accepter des obligations :

L’athlète est invité à penser un projet sportif exclusif pour développer toutes les caractéristiques d’une personnalité dite « athlétique ».

Le club (ou la Fédération sportive) permet à l’athlète de se perfectionner en lui offrant une logistique et des moyens de plus en plus développés : qualité des installations, outils derniers cris, staffs étoffés. En même temps qu’il lui offre cette possibilité, il le soumet aux effets normatifs de son organisation et restreint ses marges de liberté.

En regard de cette forme d’isolement, l’athlète est assailli de sollicitations diverses liées au statut social privilégié auquel il accède.


Accepter un rôle social (auquel il n’est pas préparé) :

Cette popularité peut nourrir chez certains athlètes un sentiment de grandiosité qui rend difficile la projection dans un avenir autre que sportif. Cette exposition peut alimenter des états alternatifs allant d’une représentation idéalisée à des états dépressifs selon l’évolution de la carrière et l’intériorisation des jugements portés sur lui.

Le système sportif utilise ainsi ses meilleurs compétiteurs comme des emblèmes et leur assigne un rôle pour lequel ils ne sont pas préparés. Leur parole publique, leur image médiatique constituent autant de pièges auxquels rien dans la formation programmée ne prépare.


Comment y parer ?

Le projet sportif reste la priorité. Cependant l’engagement de l’athlète pourrait être envisagé dans un contexte global tenant compte des aspirations individuelles et de ses perspectives à long terme (en post carrière-sportive).

Le système sportif doit prendre en compte les facteurs humains et la trajectoire personnelle de chacun de ses athlètes.

Une sensibilisation à ces risques, une éducation à assumer image publique et notoriété, des modules de formation visant l’autonomisation devraient faire parti du bagage de tout athlète.


Laurent Laynat



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